Que vous soyez en phase de démarrage ou de développement, vous êtes probablement confrontés au problème de financement de votre besoin en fonds de roulement (BFR).
Pour rappel, le besoin en fonds de roulement correspond au décalage de trésorerie entre le moment où vous percevez le règlement de vos ventes et le moment où vous devez payer vos fournisseurs.
Ce décalage, dans la grande majorité des cas, vous oblige à préfinancer votre activité.
Plusieurs postes influencent le besoin en fonds de roulement : le stock, le crédit client et l’encours fournisseurs.
N’hésitez pas à consulter nos articles sur la gestion du poste client, des stocks et des dettes fournisseurs afin d’optimiser votre BFR (1ère étape indispensable vers une bonne gestion de votre entreprise).
Attention, si vous êtes en phase de croissance (ou si vous prévoyez une phase de croissance dans votre business plan), vous êtes particulièrement concernés : un accroissement rapide des ventes entraine mécaniquement un accroissement du Besoin en Fonds de Roulement.
Vous risquez donc de vous retrouver dans une situation délicate (attention à la cessation de paiement !) si vous n’anticipez pas le financement de votre BFR.
Vous l’aurez compris : le financement du BFR est un enjeu vital pour votre entreprise
Au-delà des moyens de financement les plus utilisés comme le découvert bancaire, les crédits de trésorerie ou la cession Dailly, je vous propose de découvrir 4 solutions de financement auxquelles vous n’avez peut-être pas pensé !
1. L’affacturage
Dans ce cas, l’entreprise vend des créances à une société d’affacturage (ou factor) qui par la suite prend en charge le recouvrement des créances et le risque de non paiement. Cette solution qui se substitue de plus en plus au crédit Dailly repose donc sur un transfert de propriété des créances. Le factor se substitue tout simplement à votre entreprise à l’égard de vos clients et devient leur créancier.
Aujourd’hui, de nombreuses solutions très flexibles sont offertes aux entreprises. De manière générale, vous obtenez de la trésorerie très rapidement (dans les 24 à 48 heures après la date de remise de vos factures) : vous cédez vos factures et la société d’affacturage vous avance en moyenne 90% de leur montant total.
2. L’escompte
Pour bénéficier de ce mode de financement, vous devez avoir, au préalable, signé un contrat d’escompte avec votre banque qui vous précise les frais, commissions et taux d’intérêts prélevés sur chaque opération d’escompte. En outre, votre créance doit être matérialisée par un effet de commerce (lettre de change, billet à ordre).
Votre entreprise peut alors remettre l’effet à la banque qui lui paye en contrepartie le montant de cet effet (diminué des frais financiers). La banque se chargera par la suite d’encaisser vos créances auprès du banquier de votre client à la date d’échéance prévue.
Par contre, contrairement à l’affacturage, vous devrez rembourser à la banque les sommes avancées en cas d’impayés. Vous restez donc soumis au risque client !
Astuce : N’hésitez pas à consulter l’excellent site de la fédération des banques françaises : les clés de la banque pour plus de détails sur les effets de commerce ici et ici.
3. Le nantissement de stock
Le nantissement de stock séduit de plus en plus les entreprises mais n’est pas à proprement parler une solution de financement. Il s’agit en fait de garantir un crédit en mettant en gage votre stock. Cette technique vous permet d’obtenir un financement pouvant représenter jusqu’à 80 % du prix de revient ou d’achat des stocks.
Cette opération ne vous empêche pas de poursuivre votre activité puisque vous conservez l’usage de vos stocks. Toutefois, en cas de défaillance, le créancier peut commercialiser les stocks nantis. Votre banquier préférera donc financer des stocks faciles à vendre !
La mise en place de ce type de financement s’accompagne d’une lourdeur administrative mais il est généralement plus intéressant et facile à obtenir qu’un découvert puisque la banque dispose d’une garantie.
4. Le crédit interentreprises
Enfin, ne négligez pas le crédit interentreprises ou crédit fournisseurs. Il s’agit d’un délai de paiement que les entreprises s’accordent mutuellement. C’est une composante majeure du financement à court terme des entreprises en France. Les secteurs d’activité débiteurs (pour lesquelles les dettes fournisseurs sont plus importantes que les créances clients) apprécient spécialement cette ressource financière.
En France, la loi de modernisation LME du 4 aout 2008 prévoit un délai de paiement maximum de 45 jours fin de mois ou 60 jours calendaire à compter de la date d’émission de la facture. Toutefois, des dérogations à la règle existent et dans de nombreux secteurs, des accords interprofessionnels ont (sous condition), définis des délais de paiement supérieurs à 45 jours ! Renseignez-vous et négociez vos délais avec vos fournisseurs !
Que pensez-vous des ces solutions de financement alternatives ?
Il ne s’agit, bien entendu, pas d’une liste exhaustive mais n’hésitez pas à ajouter en commentaires les solutions mises en place au sein de votre entreprise !
Bonne présentation rapide de financement du bfr, on pourrait peut etre ajouter le pre financement du CICE…
bonjour.
comme vous le précisez la liste n’est pas exhaustive.
Toutefois je mentionnerai le financement du poste client ss forme de dailly (en cession ou en garantie) et pour les marchés publics l’intervention de la BPI et aussi recourir aux avances clients acomptes à la commande , autant que faire se peut.
Bien cordialement
Merci pour ce commentaire. Effectivement, les avances et acomptes sont un bon moyen de récupérer de la trésorerie plus rapidement dont je parle ici. Concernant le crédit Dailly, les banques orientent de plus en plus leurs clients vers l’affacturage.En effet, le crédit Dailly présente des avantages (l’entreprise peut se financer globalement sans tenir compte de l’objet du financement ou de la nature du créancier) mais également un certain nombre d’inconvénients : lourdeur administrative, risque plus élevé pour la banque, risque de sur-financement pour l’entreprise…).
Bonjour,
je suis d’accord avec les solutions portées si dessus.
Juste quelques précisions :
La bonne gestion du BFR repose dans un premier temps par un suivi rigoureux du poste CLIENTS, si les solutions proposées sont pertinentes , elles ont un COUT bien souvent non pris en compte lors de l’établissement du devis.
-La loi LME dont beaucoup se gargarisent n’est pas appliquée de façon systématique, les grands donneurs d’ordre se sentent souvent intouchables et s’accordent des délais de paiement très personnalisés . Il convient d’être vigilants lors de la mise en place du contrat et si possible faire accompagner la commande d’un acompte représentant tout ou partie de la matière première.
– La solution d’affacturage est souvent proposée par la banque elle même ( elle est gérée par l’une de ses filiales) Là encore vigilance,le coût est souvent exorbitant et chaque client ne sera pas obligatoirement accepté ( voir sa solvabilité) il convient de rajouter à cela une retenue de garantie . Pour l’avoir vécu , la société d’affacturage ne se substitue pas à l’entreprise dans son intégralité , certes elle fait l’avance consentie dans le contrat mais en cas de défaillance du client elle ré-impute le montant de la facture.Il faut rajouter à cela que toute entreprise correctement managée a une assurance crédit telle que la sfac ou autre ce qui lui permet de travailler en limitant le risque impayés en amont et ne pas se trouver en face d’une non solvabilité client au moment du paiement de ce dernier.
Bien sûr les solutions que vous évoquez sont là, mais elles doivent être utilisées avec grande précaution, les solutions les plus sérieuses restent dans celles de l’escompte ou de la BPI à condition que ces partenaires répondent présents!!!!
Merci pour ces commentaires ! Vous avez entièrement raison, il convient tout d’abord de gérer et d’optimiser le BFR grâce une bonne gestion des postes client, stock et fournisseur. Comme précisé dans mon article, cela fait l’objet de deux articles distincts sur le blog LMK Training..
Bonjour laure,
Votre analyse est pertinente.J’aimerais savoir,comment concilier l’augmentation du BFR et la baisse des charges financières?
Bonjour Joseph,
Merci pour ce commentaire. Il y a deux éléments sur lesquels je pense qu’il faut travailler en priorité :
1. Le cycle de conversion de la trésorerie et les leviers pour le réduire.
2. Le mode de financement du BFR. En effet, si vous faîtes appel uniquement à des financements extérieurs court terme, les charges de financement seront effectivement importantes.
En bref, il faut analyser en détail votre BFR et son mode de financement avant de pouvoir “concilier une augmentation du BFR et la baisse de charges financières”.
Bonjour laure,
Vos interventions sont toujours d’ une aide précieuse,pouvez me parler un peu du cycle de conversion de la trésorerie et les leviers pour le réduire.
Merci,cordialement.
Bonjour Joseph,
N’hésitez pas à cliquer sur ce lien : https://lmktraining.com/cycle-de-conversion-tresorerie/
afin de visualiser une vidéo qui vous donnera plus de précisions !
Laure